• Ce qui croît intérieurement

          

     **** J’arracherai ces graines d’hypocrisie qui germent en toi, les remplacerai par de la souffrance pure et dure. J’ai besoin de te voir dans la détresse pour comprendre la sienne, j’ai besoin de te sentir chuter, dévaler les marches que tu as pu monter sur les maux des autres. Briser tes os, les entendre craquer avec jouissance, je lécherai le sang sur ton corps inerte et le recracherai pour son goût immonde, ne pas être affectée par le poison de ton être. Je te déteste et ça a toujours été ainsi, quelque chose d’infernal brûle en moi et me commande de t’achever, longtemps je l’ai contrôlé mais elle le lacère et me dévore, hurle trop fort pour la faire taire. J’ai envie de laper ton crâne ouvert et encore chaud, couper, détruire et consumer ta peau. Cette nécessité morbide de te toucher, agonisante et gémissante sous les coups que je t’aurai porté. Ô Père, aide moi à l’anéantir, faire de son corps une flaque visqueuse de ses viscères, je veux répandre ses organes dans la poussière, t’offrir son cœur pour t’en faire un fruit, elle ne mérite pas l’Enfer encore moins le Paradis, fais la errer à jamais dans les méandres du temps, de l’éternité.


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    **** Ton absence laisse un vide profond que personne d’entre nous te tente de combler car c’est impossible. Dis-moi au moins s’il y a un moyen ? Personne ne t’a encore oublié, on se contente de se taire et de sentir entre nous la puanteur que dégage notre tristesse depuis ton départ. Faut-il célébrer ta disparition chaque année ou peux-tu te contenter d’une pensée chaque jour à ton égard, de notre part à tous ? Parce-que pardonne moi, mais j’ai encore du mal à aller déposer des fleurs qui ne traduisent pas les sentiments que j’éprouve sur ta tombe. J’ai du mal à te savoir dévoré par la vermine qui grouille sous mes pieds, et j’évite de détenir cette image trop longtemps… ou alors me permet-elle de me garder sauve. Impuissante, faible même face à ce qu’il est advenu de toi, je me demande si Dieu est toujours cet enfant qui joue avec une fourmilière et si oui, pourquoi t’a-t-il écarté du reste du groupe ? Je le maudis de t’avoir rappelé à lui, il était beaucoup trop tôt pour que tu t’en ailles… tu abandonnes mère, frère, sœur, femme, fille… tu nous abandonnes…

    Ces 6 mois qui préparèrent ton absence n’ont largement pas suffit et tout ce que tu as touché m’est trouble, faible, éteint ou mort. A ton image. Peut-être porterai-je ces quelques phrases gorgées de ce que je n’arriverai à dire devant le granit de ta sépulture, et je sais que le vent et la pluie effaceront l’encre, puis détruiront lentement le papier mais le morceau d’âme que j’y ai glissé se noiera dans la pierre, près des écritures qui détaillent ton nom et deux dates.


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  • J'ai vendu mon âme au Diable,
    Donné mon esprit en pâture à ses flammes.


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  •  " On est en train de se hanter nous-même. "


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