• L'Enfer est dans un coeur Vide

     

     

    **** Ton absence laisse un vide profond que personne d’entre nous te tente de combler car c’est impossible. Dis-moi au moins s’il y a un moyen ? Personne ne t’a encore oublié, on se contente de se taire et de sentir entre nous la puanteur que dégage notre tristesse depuis ton départ. Faut-il célébrer ta disparition chaque année ou peux-tu te contenter d’une pensée chaque jour à ton égard, de notre part à tous ? Parce-que pardonne moi, mais j’ai encore du mal à aller déposer des fleurs qui ne traduisent pas les sentiments que j’éprouve sur ta tombe. J’ai du mal à te savoir dévoré par la vermine qui grouille sous mes pieds, et j’évite de détenir cette image trop longtemps… ou alors me permet-elle de me garder sauve. Impuissante, faible même face à ce qu’il est advenu de toi, je me demande si Dieu est toujours cet enfant qui joue avec une fourmilière et si oui, pourquoi t’a-t-il écarté du reste du groupe ? Je le maudis de t’avoir rappelé à lui, il était beaucoup trop tôt pour que tu t’en ailles… tu abandonnes mère, frère, sœur, femme, fille… tu nous abandonnes…

    Ces 6 mois qui préparèrent ton absence n’ont largement pas suffit et tout ce que tu as touché m’est trouble, faible, éteint ou mort. A ton image. Peut-être porterai-je ces quelques phrases gorgées de ce que je n’arriverai à dire devant le granit de ta sépulture, et je sais que le vent et la pluie effaceront l’encre, puis détruiront lentement le papier mais le morceau d’âme que j’y ai glissé se noiera dans la pierre, près des écritures qui détaillent ton nom et deux dates.


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